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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 18:35

Salut les français !

Bon il est vrai que sa fait quelques temps qu'on a pas fait d'article, on s'en excuse on a été pas mal over-booké pendant les fetes de Noël. Donc reprenons plutot la suite de l'histoire, après le trekk de Santa Cruz:( Wow ! Ça parait loin )

Une fois la ballade en taxi terminée, nous voici à Caraz, petite ville simple au bout de la vallée de Huaraz et départ de la route vertigineuse qui s’enfonce à travers le Cañon del Pato avant de redescendre sur la cote. Il est 16h et la pluie fait son apparition. Il nous reste à peine de quoi payer un collectivo pour rentrer à Huaraz, ni plus, ni moins, pour le reste on verra...

 On comprend rapidement que la route est bloquée a Yungay (encore elle, la malédiction continue... ) à cause d’une manifestation étudiante et qu’elle ne sera pas réouverte avant demain minimum. Il n’y a donc plus de transport qui dessert la vallée entière. On refuse de passer une nuit ici (et de toute façon revenant de trekk, nous avons pas les sous nécessaire) et on est bien déterminé a trouver coûte que coûte un moyen de rentrer chez Victor, à Huaraz.

On commence a négocier avec d’autres gens dans le même cas que nous de se faire emmener a Yungay, de franchir le barrage a pied et de reprendre un transport de l’autre coté qui nous emmènerait directement a destination. On s’apprete a monter dans une voiture et de commettre une erreur qui aurait pu nous coûter cher ... pendant que Jérem négocie le prix de la course, j’appercoit un bus avec un écriteau ¨Huaraz¨. On se précipite dedans et le chauffeur nous assure qu’il peut passer le ¨barrage¨.

A peine fut il sortit de la ville, que la route se dégrade. Bien sur non, ce n’est pas des trous dans la route ou de l’état du bitume qu’il s’agit. Ça, on a l’habitude, on a appris a trouver ça normal,que rien ne pourrait le changer et de ne plus s’en faire lorsque qu’on roule vite sur une piste, les ravins flirtant avec les roue de la voiture. Tout ça, c’est la routine. Cette fois, de nouveaux élements agitaient notre curiosité.

Des éboulits de roches et des branches d’arbres s’étalaient sur toute la chaussée, avec  de temps en temps, des troncs, des racines ou même des arbres entiers.

 

lima huaraz 700 lima huaraz 703

Le chauffeur se lançait alors dans un slalom digne des plus grands, plus déterminé que jamais (fidèle et fraternel). L’ambiance qui règne dans les villages que ne traversons est vraiment différente de d’habitude. Tout est fermé et les gens sont dans la rue. La route se déteriore encore et nous commençons a penser qu’il ne pouvait s’agir uniquement d’une manifestation étudiante, ou que ceux ci étaient vraiment très organisés. 

 

lima huaraz 705

Après 3h de slalom, le bus s’arrete, en pleine nuit derrière une grande file de voiture a l’arret au sommet d´un col. On avance seulement de quelques centaines de mètres en deux heures. La route passe entre deux petites falaises avec des virages sans visibilité. Les locaux nomment cette partie ¨la Courbedu Diable¨. A cet endroit, ce n’est plus des pierres qu’il y a sur la route mais des bout de falaises. Beaucoup de gens font demi tour mais le bus décide de s’y engager, coûte que coûte. D’un coup, des grands chocs sur le coté du bus. Des pierres lancées sur les vitres, visant à les casser. Le bus pile et tout le monde se met a couvert, protégeant sa tète accroupi entre les fauteuils s´abritant a l aide des sacs. A ce moment, il se passa quelque chose d’extraordinaire, tous les hommes, a l’exception du chauffeur sortirent et escortèrent le bus en marchant pendant que les femmes se cachaient dans le bus. (je m escuse aucune photo n a ete possible vu l etat des choses)

 10 minutes plus tard, les hommes remontent et le bus est sortit du coupe gorge, il peut donc reprendre sa route. Contrairement a ce qu’on pensait, la route reste toujours dans le même état, même après avoir passé le ¨barrage¨. La nuit est maintenant bien et nous n’avons toujours rien mangé depuis maintenant 14 heures. D’autre barrages se sont organisés a l’entrée des villages. Des groupes se rassemblent autour de pneus en feu et de ligne de pierres, laissant passer les voitures selon leur bon vouloir. La police est inexistante, sauf devant les commissariats, qu’elle garde a la perfection avec fusils d’assauts et kalachnikov. C’est sur on les emmerdera pas chez eux ce soir !

Le bus abdique finalement a environs 15 kmde Huaraz, ne pouvant aller plus loin. Il se soulage de sa cinquantaine de personnes .

On se lance comme tout le monde, a l’assaut de la route, a pied, epuisés, lessives par les 8 heures de trekk et la faim au ventre. On se fond du mieux qu’on peut avec la foule péruvienne, restant au maximum caché, masquant notre tête de gringos aux barrages. Le moment est mal choisi pour se faire dépouiller de nos passeport, des nos sac et du matériel photo flambant neuf de Jerem. On est près a se défendre jusqu’a notre dernier souffle a coup de trépied si il le faut. Le mot d'ordre est : discrétion

Des camions et des voitures passent sans s’arreter, malgré l’appel a l’aide des piétons de peur de tomber sur des guerrilos.(les enf***)

Un bus déjà rempli a craquer passe et fait monter au moins cinquante personnes de plus. Notre groupe s’est réduit a 5 personnes : Jerem, moi, deux jeunes péruviennes et une vieillie femme qui marchons toujours dans la nuit. On fut mutuellement très content de ne pas être seuls. Un taxi arriva face a nous et Jerem se mis en plein milieu de la chaussée, lui bloquant entièrement la route. Il accepte de tous nous ramener a Huaraz. On monte et il fait demi tour. Il se lance sur la route, évitant les pierres, négociant son passage aux barrages, la plus part du temps en payant. Il éteint a plusieurs reprise ses phares sur certaines portions de route. Nous arrivons a l’entrée d’Huaraz. A chaque croisement, il se renseigne sur le danger des différentes directions aux passants. Nous faisons sans cesse des détours, revenant sur notre route, contournant au mieux les barrages et il réussit a nous déposer pile devant la porte de chez Victor. Nous franchissons la porte de la maison, après 7 heures de transport et de marche, au bout de la fatigue physique et mentale. Il ne nous faudra pas longtemps pour nous écrouler sur nos lits et nous endormir, enfin en sécurité et au chaud.

 

lima huaraz 791   lima huaraz 797

Le lendemain, plus confiants, nous partons a la recherche d’informations sur ce qui se passe, quelles sont les raisons de ces émeutes. Une mine d’or, plus haut dans la vallée a été exploitée, malgré l’interdiction formelle de la région et les produits toxiques utilisés ont contaminés trois sources de rivières qui s’etendent dans toute la région, privant de nombreuses personnes en eau potable. La faune et la flore de la réserve naturelle de la Cordillera Blanca est également menacée. Face a la corruption et le manque total de responsabilité des politiciens, les gens n’ont pas mis longtemps a montrer leur colère, en bloquant l’acces routier de toute la région pendant plusieurs jours. A Huaraz, c’est le chaos, les gens se barricadent chez eux, tous les magasins sont fermés, les rues sont sans dessus dessous, aucune voiture ne circulent ...

lima huaraz 805 lima huaraz 835

Hier, lors de manifestations violentes, toutes les banques de la ville ont été saccagées et plusieurs magasins se sont fait piller. On compte également une vingtaine d’arrestations et un mort.

Nous repartons a l’assaut de la ville, cette fois avec l’appareil photo en main. Sur la place principale (Plaza de Armas) des dizaines et des dizaines de policiers sont alignés, armés jusqu’au dents, protégant les banques, le commissariat la mairie et quelques magasins. Les manifestations continuent, sans violence cette fois.

 

lima huaraz 794 lima huaraz 798

Les policiers se déplacent par troupes, très rapidement, créant la panique dans la foule qui prend immédiatement ses jambes a son coup avant de se reformer un peu plus loin.

lima huaraz 755 lima huaraz 845

Dans de nombreuses rues, des feux d’ordures continuent de bruler et certaines sont meme entierement recouverte de bloc de pierres.

Durant deux jours, il fut difficile de se procurer a manger et a boire. Beaucoup de personnes frappent au portes des magasins fermés dans  l’espoir d’acheter des provisions. La tension est palpable dans la rue, surtout la nuit dans cette ville devenue fantôme.

 

lima huaraz 845 lima huaraz 764

Peu a peu, la situation s’apaise, la treve commence et la vie reprend son cours normal.

Les gens se regroupent pour parler, proposer des solutions mais rien n’est vraiment concluant pour le moment.

Au final, après 10 jours de recul, les choses se sont tassés, le ministre est passé et la mine a été fermé définitivement (ou jusqu a la prochaine fois...)

 

lima huaraz 859

 (l releve de la police par la police militaire)

 Le Saviez-Vous :

La plaza de Armas (Dite place des armes en français) est présente dans quasiment toutes les villes au Pérou. C'est en somme la place la plus importante de la ville, celle qui définit le centre. Pour pouvoir prendre ce nom, elle doit etre entourée de la cathédrale, de la mairie et du palais de justice.

 

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commentaires

M
<br /> <br /> cela me rapel certaines ambiances notamment a trujillo mais c'etait en 1979...vous avez bien manoeuvrer dans ce merdier les gringos! contente de savoir que vous etes tranquilles<br /> aujourd'hui.bisous<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Crénom vindieu. Vous avez du être sacrément content d'arriver en lieu sur.<br /> <br /> <br /> <br />
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